Un entraînement au tir virtuel pour les policiers de Rueil-Malmaison : une dépense et un intérêt inversement proportionnels.

, Un entraînement au tir virtuel pour les policiers de Rueil-Malmaison : une dépense et un intérêt inversement proportionnels.

Depuis la fin du mois de décembre, les policiers municipaux de Rueil-Malmaison ont accès à un simulateur de tir virtuel appelé Laser Shot. Cette technologie, qualifiée par certains professionnels de gadget inspirée des forces de l’ordre américaines, offre aux agents une expérience immersive simulant divers scénarios de la vie quotidienne des forces de police. Pourtant, derrière cette initiative, se cachent des questions légitimes concernant la pertinence de cet investissement pour la municipalité au regard de son intérêt opérationnel par totalement démontré.

D’un coût avoisinant entre 40 000 et 50 000 euros, le Laser Shot est présenté comme un outil pédagogique permettant aux agents de s’entraîner au tir tout en travaillant leur jugement dans des situations stressantes. Pourtant, certains pourraient remettre en question l’utilité réelle de cet équipement au regard de son prix élevé et des alternatives possibles plus efficaces et moins couteuses.

Si le réalisme des scénarios proposés est sans conteste réussi. Le dispositif comporte près de 990 situations différentes, bien plus qu’un policier municipal peut rencontrer dans toute une carrière. Cela abonde la critique qu’il s’agit en réalité d’un jouet de luxe excessif plutôt qu’une réelle nécessité pour Rueil-Malmaison. Partant de ce constat il n’est pas difficile d’argumenter que cet argent aurait pu être investi dans d’autres priorités pour la sécurité publique, telles que l’amélioration des effectifs sur le terrain ou la formation continue des agents.

En outre, l’efficacité réelle de ce type d’entraînement reste à prouver indique un chef de la Police Municipal de Wissous à la retraite. Si le simulateur offre une expérience immersive, rien ne garantit que les compétences acquises se traduiront de manière tangible sur le terrain lors de situations réelles. De plus, l’idée d’intégrer le Laser Shot dans le processus de recrutement de la police municipale soulève des interrogations quant à sa fiabilité en tant qu’évaluation des compétences des candidats. La ville de Rueil-Malmaison a-t-elle besoin de champions de la gâchette ou plutôt de fonctionnaire diplomates, posés et capables de bien réagir psychologiquement en cas de crise?

Enfin, alors que la police nationale elle-même exprime un intérêt pour cette technologie, il convient de se demander si l’investissement de la municipalité de Rueil-Malmaison ne servira pas uniquement à satisfaire une tendance plutôt qu’à répondre à des besoins concrets en matière de sécurité publique.

En conclusion, si le simulateur de tir virtuel Laser Shot peut sembler être un outil attrayant pour les policiers de Rueil-Malmaison, il soulève néanmoins des questions légitimes quant à son utilité réelle et à la pertinence de son coût pour la municipalité. Contactée sur le sujet la municipalité n’a pas donné suite.