Alors que l’on découvre Pierre Niney avec délice dans le rôle d’un jeune réalisateur peu sûr de lui dans Fiasco, sur Netflix, l’acteur garde les pieds sur terre concernant ses propres succès et la célébrité. La surmédiatisation, pour le jeune homme de 35 ans, est un véritable écueil qui met à rude épreuve la santé mentale. « Tu peux prendre des mauvais chemins ou de mauvaises habitudes en tant que personne trop assistée sur les plateaux de cinéma », reconnaît-il dans Clique sur Canal+.

Être connu, pour celui qui élève deux filles – Lola née en 2017, et Billie, en 2019 –, « ce n’est pas que du kif comme ce que les gens pourraient imaginer. Et, en même temps, on serait très culotté de s’en plaindre », temporise l’acteur du Livre des solutions.

« L’éducation doit être béton »

Cette mise au point faite, il souligne « l’aspect assez inhumain, quasi monstrueux de la célébrité qui peut t’emmener dans de mauvais endroits ». Pierre Niney avoue en toute honnêteté avoir lui-même souffert de ces dérives en évoquant les « endroits pas cool dans (sa) tête » qu’il a « déjà visités ».

Car la célébrité n’a rien de naturel selon lui : « Je ne suis pas sûr qu’on était câblé pour ça. Les êtres humains. Moi, je crois qu’en fait l’idée d’être connu dans un village ou à l’échelle d’une ville, c’est un truc qui a un peu de tout temps existé, mais avec les écrans, les réseaux sociaux, les médias, les télés, le fait qu’il y a autant de gens qui te connaissent, je ne suis pas certain que ce soit extrêmement thérapeutique pour un être humain. Ce n’est pas censé se passer comme ça. »

Pour ne pas flancher, « l’éducation doit être béton », et les déboires que connaissent de nombreux artistes ayant commencé le métier très jeune en étant livrés à eux-mêmes ne peuvent que lui donner raison. De Drew Barrymore, qui a connu les centres de désintoxication au début de son adolescence, à Britney Spears, qui sort anéantie d’une tutelle de près de 14 ans sous la coupe de son père, les exemples sont nombreux.

Néanmoins, cela ne fait pas tout, pour l’acteur. L’expérience doit aussi permettre d’analyser les travers et de les surmonter. « Maintenant c’est le jeu, j’ai voulu être là, je pourrais arrêter demain si vraiment j’en souffrais trop. Ce n’est pas le cas, j’aime trop mon métier pour ça », conclut avec philosophie celui qui a choisi de vivre avec sa femme, l’actrice Natasha Andrews, et ses enfants loin de l’agitation parisienne.